Publié le 03 mai 2023

Vivre à bord d'un Catamaran

Faire de l’océan sa maison, des eaux son quotidien et de l’horizon sa seule limite.

 

Vivre à bord d’un catamaran est une aventure de tous les instants qu’il est nécessaire de préparer avec attention pour pouvoir la vivre avec passion. Que vous partiez pour une aventure d’une année ou que vous souhaitiez naviguer au gré de la mer et de vos envies pendant une durée indéfinie, la vie à bord d’un bateau comme un catamaran réserve son lot de questionnements, de mystères et de surprises.

 

Voilà donc tous mes conseils pour faire de votre expérience de vie à bord une expérience réussie !

 

Olivié Pérétié, journaliste et écrivain français, spécialiste de la voile.

 

Coque 44 Open

Quel bateau choisir ?

Pour profiter au maximum de sa traversée et d’en faire une aventure aussi enrichissante qu’inoubliable.

Le choix de son catamaran est essentiel.

Rapides, stables et spacieux, au tirants d'eau faibles et permettant un mouillage sûr et près du rivage.

Les catamarans se feront de vrais alliés de choix pour de longues traversées de l’océan nécessitant des bateaux confortables, solides et fiables.

Pour de longues navigations, l’idéal est de s’orienter vers des catamarans techniques et pensés pour la vie à bord. Les lignes élégantes des catamarans Nautitech 40 Open et 44 Open abritent, grâce à leurs spacieux espaces de vie liant cockpit et carré, de vrais espaces de partage pensés pour la vie en collectivité. Leurs nombreuses pièces aux beaux volumes et baignées de lumière naturelle garantissent la sauvegarde de l’espace personnel de chacun tout en promettant de beaux moments de partage.

 

Et si le confort du bateau est une variable essentielle pour vivre cette aventure de vie en mer de la meilleure des manières, la fiabilité, la performance du catamaran ainsi que la sécurité à bord le sont d’autant plus. Car que vous partiez naviguer seul, en couple, en famille ou entre amis, vous ne serez pleinement à l’aise qu’en pleine possession des capacités d’un  bateau dont les performances ne sont plus à prouver et correspondent à vos exigences et vos besoins. Allier confort au quotidien et vraies sensations à la barre.

 

Vous pourrez ensuite, suivant la taille de votre équipage, la durée de votre voyage et votre budget choisir le modèle idéal pour vous.

44 Open en pleine mer

Manœuvrer et naviguer

En arrivant à bord, la taille d’un catamaran a de quoi impressionner.

 

A longueur égale, ces bateaux sont deux fois plus volumineux que les monocoques.

Cette caractéristique peut générer un brin d’anxiété lors des premières manœuvres de port.

Car il arrive très vite ce moment, où, une fois terminée la mise en main par le chantier, il faut se débrouiller seul.

Mais l’angoisse s’envole en un clin d’œil. A bord des catamarans, deux moteurs riment avec bonheur. Parce que le flux des hélices, implantées au plus près des safrans, tout à l’arrière des coques, ne pourrait être plus efficient.

 

Cette disposition confère une maniabilité surprenante à ces spacieux voiliers. Au point qu’en réalité, il est souvent plus facile de les insérer dans une place de port que leurs cousins à une seule coque. Ainsi, quand on inverse la poussée de chacun des moteurs, ces importantes unités réalisent-elles des demi-tours sur place avec des grâces de ballerine.

 

Si chacune de leur poupe est dotée d’une jupe-plate-forme idéalement placée à hauteur de ponton (à l’instar du Nautitech 44 Open), débarquements et embarquements deviennent simples comme bonjour, ce qui fluidifie grandement les allers et venues lors des manœuvres d’amarrage.

 

Quand l’accès à la place dévolue est compliqué, l’astuce consiste à arriver en marche arrière et en légère oblique par rapport au ponton (on présente ainsi le « coin » du bateau en premier, d’où l’avantage des postes de barre installés à l’arrière des coques, on peut y doser l’approche au millimètre).

 

Il est ensuite très simple de passer une amarre à partir du taquet arrière, de raidir celle-ci sur celui du dock (ou de la passer en double), puis de pousser l’étrave opposée avec le seul moteur de la coque la plus éloignée.

 

Il ne reste plus qu’à peaufiner l’amarrage. Facile à deux équipiers, cette opération peut même s’effectuer sans trembler en solitaire.

 

En mer, la manœuvre d’un catamaran bénéficie de l’avantage énorme que confère une plateforme stable. Ce qui ne veut pas dire qu’elle ne bouge pas ! Mais largeur et absence de gîte permettent à un couple d’âge mûr, comme à un équipage familial, de se lancer en tout décontraction dans des traversées océaniques. Le couple du Nautitech 40 Open El Gaucho est ainsi parti autour du monde sans arborer au préalable un pedigree nautique modèle Tabarly.

navigation nautitech

Sur leur 46 Open, la famille Dolley de Kumbaya se sert de moins en moins du winch électrique dont elle a préféré s’équiper (il facilite grandement l’envoi de la grand-voile à la sortie du port) : avec l’habitude, parents et adolescents savent comment border ou rouler le le solent, prendre des ris ou hisser un code zéro, sans s’épuiser sur les manivelles de winch.

 

Pour rouler le solent ou le code zéro, il ne faut pas hésiter à laisser porter franchement. Au large, on a toute la place nécessaire et on diminue ainsi considérablement la force du vent apparent. La distance perdue est insignifiante, mais l’effort réclamé est beaucoup plus faible et l’usure des voiles plus limitée.

 

Pour la prise de ris, la priorité doit aussi consister à s’économiser. Comme le bateau ne gîte pas, les seules alertes reposent sur les sensations et sur les indications de l’anémomètre, qu’il faut surveiller dès que le temps est incertain. Il faut bien entendu respecter le tableau de réduction de voilure fourni par Nautitech.

 

Mieux encore, suivre cette règle imparable : à peine se demande-t-on s’il faut prendre un ris, c’est qu’il est temps de le faire. Au large, anticiper c’est gagner. En facilité (un ris pris avant que le vent ne monte demandera beaucoup moins de transpiration) et en sérénité.

 

Autre astuce utile en traversée océanique : chaque fois que l’on réduit ou que l’on renvoie de la toile, vérifier l’usure éventuelle de la drisse de grand-voile.

cockpit

L'alimentation à bord d'un catamaran

Question cruciale, s’il en est. Passés les premiers moments d’éventuelle gêne voire de nausées, la mer décuple l’appétit !

 

Et l’avantage incomparable des catamarans, c’est qu’ils permettent à tout l’équipage de s’asseoir à table et de prendre ensemble les trois repas principaux.

 

En particulier à bord des Nautitech : tout comme leur carré intérieur, leur cockpit parfaitement protégé des embruns, de la pluie et même du soleil ardent des tropiques, autorise une vision quasi-complète sur l’horizon. On peut donc s’y restaurer tout en assurant la veille.

Respecter des horaires fixes pour ces trois rendez-vous les plus gastronomiques possibles contribuera à la bonne harmonie du bord.

 

On admet généralement que les besoins énergétiques moyens d’une adulte s’élèvent à 2 200 calories par jour, quand ils atteignent 2 500 calories pour un homme. Comme la dépense physique augmente en mer, même à bord d’un catamaran -ne serait-ce que pour compenser les mouvements du bateau- certains spécialistes considèrent qu’il serait judicieux de retenir les valeurs respectives de 2 600 et 3000 calories. Bien garder en tête qu’il s’agit là de moyennes. Que les besoins des enfants sont inférieurs et ceux des grands adolescents, parfois nettement… supérieurs.

 

 

Pour composer son avitaillement, avant même de songer à composer les menus sur une semaine ou plus et à doser les apports en glucides, protéines et lipides (en respectant la règle 421 GPL recommandées par les nutritionnistes, soit à chaque repas quatre portions de glucides, deux de protides et une de lipide), la sagesse recommande de questionner chacun sur ses goûts et habitudes. Questions que ne se poseront pas les familles, en général bien au courant de ces préférences.

 

Quand viendra le moment de remplir les chariots de supermarché, il ne faudra pas hésiter à prévoir large. Pour parer à tout imprévu qui allongerait la traversée envisagée et parce qu’un catamaran offre des volumes de rangement importants.

 

Si, comme la famille de Kumbaya, on dispose d’un congélateur, on pourra stocker largement viandes, poissons, légumes et fruits surgelés. Voire desserts et crèmes glacées ! Le réfrigérateur permettra de conserver les laitages, les boissons, et autres produits frais.

 

Ne pas oublier qu’à l’air libre, sous les tropiques, légumes et fruits frais ne tiendront guère plus de cinq à dix jours grand maximum. Prévoir des filets suspendus pour les y placer. Enfin, ne pas hésiter à embarquer, en plus des conserves classiques, des plats autochauffants pour les jours où le mauvais temps privera quiconque à bord de l’envie de cuisiner.

 

Pour l’eau de boisson, prévoir très large. Même si un dessalinisateur est présent à bord, même si l’eau des réservoirs peut être consommée, une solide réserve d’eau minérale en bouteille n’est jamais superflue : bien dosée en sels minéraux, cette eau aura bon goût et aidera chacun à bien mesurer son hydratation en mer. Deux litres par jour et par personne constituent un minimum.

 

Sachant que si le mal de mer sévit en début de traversée, l’eau sucrée constitue souvent le seul « aliment » que ses victimes accepteront d’ingérer… Quant à la quantité d’eau totale quotidienne consommée, il faudra surveiller l’usage de la douche, tellement confortable en catamaran… mais qui emmène facilement les volumes usés bien au-delà des 10 litres par jour.

bar

Voici encore un avantage certain des catamarans.

 

Ces voiliers sont dotés de deux moteurs, facteur de consommation de fuel supérieure, certes, mais aussi de sécurité. Et, bien-sûr, source de production d’énergie électrique, grâce à leurs alternateurs.

 

Lesquels ne doivent pas servir à couvrir tous les besoins quotidiens.

 

Qui a envie d’entendre les moteurs ronronner trois heures par jour en traversée ?

Avant de passer en revue les autres sources potentielles d’énergie à bord, il convient donc de dresser le bilan électrique du catamaran. Ici, les conseils des professionnels de Nautitech seront précieux.

 

En attendant, voici quelques repères utiles sur la consommation des appareils présents à bord. Sachant que la plupart des propriétaires de Nautitech en grand voyage ont choisi de conserver une tension de 12 volts pour le circuit électrique, il est temps de prendre une calculette et d’additionner en priorité les besoins des gros consommateurs du bord, ceux qui fonctionnent vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

 

Compter cinq ampères en moyenne pour le pilote automatique, le frigo (jusqu’à dix pour un congélateur, selon la qualité de l’isolation) et les écrans du traceur GPS et des instruments.

 

Ajoutons-y les intermittents :

 

  • L’eau sous pression (6 ampères)
  • L’ordinateur (4 à 6 ampères)
  • Le radar (3 ampères environ)
  • Le dessalinisateur (1 ampère pour 1 litre d’eau douce produite)
  • Et éventuellement le lave-linge (80 ampères), très gourmand, donc à utiliser avec parcimonie.

 

Pour éviter les mauvaises surprises, on peut décider que le winch électrique (150 ampères) ne fonctionnera, à l’instar du guindeau (90 ampères,) que moteur en route. Grâce aux LEDs, la consommation des feux de route, du projecteur de pont et de l’éclairage intérieur est désormais bien plus faible qu’autrefois.

 

Une fois les calculs réalisés avec l’universelle formule :

P (en watts) = U (en volts) x I (en ampères)

 

Les besoins sur 24 heures précisés, on choisira la capacité des batteries. En gardant en tête que les accumulateurs classiques au plomb vieillissent très vite s’ils tombent en dessous de 50 % de charge, contrairement aux modules lithium, plus compacts, plus légers mais beaucoup plus chers. A titre d’exemple, Kumbaya dispose d’un parc de batteries AGM de 810 ampères heure.

 

Pour assurer la charge de ce parc, là encore, l’avantage des catamarans saute aux yeux : on peut couvrir de panneaux solaires leur grande surface de roof. Ceux de Kumbaya délivrent 1200 watts. Néanmoins, compte tenu des jours de grisaille où les cellules débitent peu et des nuits où elles ne débitent pas du tout, l’ajout d’un hydrogénérateur peut constituer une solution très efficace.

 

A huit nœuds, vitesse moyenne aisément tenue par les Nautitech, un appareil de ce type couvrira l’essentiel des consommations du bord. Quant aux éoliennes, garder en tête deux inconvénients : lorsqu’on traverse les océans par la route des alizés, on navigue la plupart du temps au grand largue (voire, comme Kumbaya, au vent arrière, grand-voile ferlée, avec un spi hyper-stable de type Parasailor), allures où le vent apparent est faible.

 

Quant aux mouillages, les meilleurs se situent souvent le long des côtes sous le vent, bien à l’abri du souffle d’Éole…

Le générateur Diésel peut alors apparaître comme la réponse absolue aux besoins en énergie électrique. Certes.

 

Avec plusieurs réserves, cependant : outre son prix, ce matériel contraint d’embarquer le fuel supplémentaire nécessaire à sa consommation. Il signifie donc du poids en plus. Et génère -c’est le cas de le dire- éventuellement un souci supplémentaire : sa maintenance n’est pas toujours aisée dans les îles reculées.

coucher de soleil

La vie à bord d'un catamaran

 

Qu’ils voyagent en famille, entre amis ou en couple, les équipages des catamarans Nautitech témoignent tous d’un fait sur lequel les terriens se trompent souvent : la vie au large est à la fois plus facile et plus sereine qu’en cabotage le long des côtes.

Parce qu’une fois pris le rythme, les soucis s’envolent.

Il ne reste plus qu’à profiter à fond d’un temps fluide, avec pour seul rendez-vous fixes, les quarts, la nuit, et les repas, le jour.

Grâce à la protection complète que procurent le carré-cockpit, tout comme la nacelle des Nautitech, la veille n’y est pas une tâche usante. Encore moins stressante. Au point que la famille de Kumbaya se répartit les quarts ainsi : les parents se relaient la nuit et les enfants le jour ! Tout simplement.

 

Lecture, pêche, école, mails (par l’intermédiaire d’un boîtier satellite type Iridium Go), navigation, météo et (rares) manœuvres, les journées -et les nuits- passent vite. L’alarme AIS (le système d’identification automatique) prévient de l’approche des navires. Le pilote automatique se charge de diriger le catamaran.

 

Il ne reste qu’à surveiller l’usure de l’accastillage et à entretenir le bord. Bien recommander, au passage, d’éviter de boucher les deux WC du bateau, un incident beaucoup plus fréquent qu’on ne le pense. Certains équipages s’abstiennent ainsi de déposer la moindre feuille de papier toilette dans la cuvette.

 

Rappelons qu’au large, on rejette ses eaux noires à la mer. Il n’y a que près des côtes et au mouillage que l’usage du réservoir dédié est impératif. Quant aux eaux grises, il faut veiller à n’utiliser que les détergents les moins agressifs possible.

Mouillage

Vivre au mouillage

En grand voyage en catamaran, on passe 80 % du temps au mouillage (avec des incursions plus ou moins longues dans les marinas pour les éventuelles réparations, les impératifs de santé, voire les formalités administratives).

 

On n’hésite donc pas à se doter d’une bonne annexe à fond rigide et d’un hors-bord d’une puissance raisonnable (ni trop faible pour les jours où le vent souffle fort, ni trop forte, synonyme de poids et de consommation).

 

En visant de 9 à 15 ch, on couvre pas mal de besoins. Le catamaran offre là encore un avantage : hissée sur ses bossoirs entre les deux coques, l’annexe bénéficie d’un emplacement aussi protégé que fonctionnel.

Les contraintes du mouillage tiennent avant tout aux formalités administratives -entrée officielle dans le pays-, à la nécessité de reconstituer le stock de provisions, d’eau et de fuel, et à celle d’évacuer les poubelles du bord.

Si l’on a équipé le bateau d’une antenne dédiée, on pourra bénéficier du wifi à bord, fort utile pour communiquer.

 

Pour le reste, tout n’est que bonheur : snorkeling (ou plongée avec bouteilles pour les initiés), planche à voile ou à pagaie, dériveur gonflable et toutes sortes de jeux d’eau qu’autorise cette merveilleuse habitation nautique avec vue imprenable qu’est le voilier à deux coques. Ses volumes et espaces favorisent l’embarquement d’une vraie panoplie d’accessoires nautiques.

 

Vivre en catamaran, c’est habiter la mer, explorer la terre et se sentir libre comme l’air.